Ciel d’orage, déferlement de vagues sur le sable et, indifférent aux éléments qui se déchaînent, un homme bedonnant en errance sur la plage... Une certaine anxiété traverse la toile sans que l’on puisse mettre le doigt sur ce qui dérange.
Acteur majeur de la renaissance de la peinture figurative américaine et figure de proue du “bad painting” (“mauvaise peinture”), Eric Fischl (1948-) est aussi sculpteur, dessinateur et graveur. Il se définit comme le chroniqueur de la classe moyenne suburbaine dont il dénonce la vacuité, les tabous, les obsessions, les névroses et les drames sous-jacents. La tension érotique est palpable dans ses tableaux à la fois réalistes et naturalistes et ses peintures exhibent sans pudeur le corps humain dans toute sa vigueur certes mais aussi dans sa vulnérabilité. Inscrit dans la mouvance néo-expressionniste, il s’inspire de ses propres photos et d’images puisées tant sur internet que dans la presse pour mettre en scène la banalité du quotidien et placer le spectateur en position de voyeur.
Copyright © 2020, Zoé Schreiber