ÉDITORIAL • 18 MARS 2023
Au cours de l’année dernière, l’instabilité géopolitique a entraîné l’envolée des prix énergétiques et des carburants. Aujourd’hui, ce sont les prix des denrées alimentaires qui ont pris le relais et font la course en tête. Les prix grimpent et grimpent encore et ce sont, sans surprise, les ménages les plus modestes qui subissent de plein fouet l’inflation galopante. La hausse des prix est particulièrement visible dans les rayons des grandes surfaces où la valse des étiquettes contraint le consommateur à faire le tri dans son caddie. Afin d’éviter de faire bondir son ticket de caisse, il se prive de produits devenus trop chers, repère les promotions ou choisit des produits plus bas de gamme. Si les effets de la crise économique sont omniprésents, les histoires qui la racontent se nichent bel et bien dans les allées des supermarchés. En transformant temporairement sa galerie d’art en supérette et en apposant un logo dessiné par lui sur certains produits, Gabriel Orozco remettait en question la façon dont nous consommons. Aujourd’hui, les produits présentés dans les rayons des grandes surfaces racontent à eux seuls comment la population s’adapte à une conjoncture économique délicate.
Depuis près de deux semaines, des tonnes de detritus jonchent les trottoirs et s’entassent dans les rues de plusieurs grandes villes françaises. Paris n’est pas épargnée et la capitale perd, au fil du temps qui passe, de sa superbe. Si la grève des éboueurs met à mal la ville la plus visitée au monde et le quotidien de ses habitants, elle a le mérite de mettre en exergue, à l’instar de la performance (1977-1980) de Mierle Laderman Ukeles, l’invisibilité et la minimalisation du travail de ceux qui sont pourtant les garants de la salubrité publique et de la vie collective.
Restez curieux et bonne lecture!
Zoé Schreiber