🌡️ • REGARDS CROISÉS • INTERSECTING GAZES

ÉDITORIAL • 22 JULY 2023

D’abord et avant je tiens à vous remercier pour votre fidélité!

J’espère que votre été démarre en douceur et que ces quelques mots vous trouvent en bonne forme.

Pendant la pause estivale, en lieu et place de la newsletter hebdomadaire, j’ai décidé de puiser dans les archives de Zigzags pour vous proposer chaque samedi matin une selection d’oeuvres autour d’un thème. L’occasion de recharger mes batteries tout en vous invitant à redécouvrir artistes et chroniques.

Je résumerai chaque semaine le thème choisi sous forme d’emoji… Pour ouvrir le bal:

La canicule est sur toutes les lèvres et je me plais à croire que le quatuor d’oeuvres que j’offre à votre regard évoque la chaleur dont d'aucuns pâtissent aujourd'hui… 
 

〰️   Un promeneur solitaire se déplace dans le paysage incandescent d'Ed Ruscha

〰️  Tel le rayonnement du soleil, la mosaïque d'Adrien Lucca brille de mille feux. 

〰️  Sur terre comme en mer, à bâbord comme à tribord, le mercure du tableau de Jasper Johns s'affole et bat de nouveaux records. 

〰️  Dans les zones placées sous vigilance rouge sur la carte météorologique, on ne rêve que d’une chose: se rafraîchir à l'instar des enfants immortalisés par Leonard Freed

Bel été à vous qui avez pris le large, bel été à vous pour qui l’ailleurs est ici. Restez curieux et bonne lecture!



Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2023, ZOÉ SCHREIBER


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Ed Ruscha

Adrien Lucca

Jasper Johns

Leonard Freed

EXPOSITIONS À VOIR • EXHIBITIONS TO VISIT

Ed Ruscha / Now Then
Museum of Modern Art, New York, USA
Sep 10, 2023 – Jan 13, 2024 


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Adrien Lucca / Le secret des couleurs
BPS22, Charleroi, BE
– Aug 27, 2023

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NEWSLETTER • 22 OCTOBRE 2022

ÉDITORIAL • 22 OCTOBRE 2022

Chaque jour, par monts, par vaux et par chemins, nous sommes amenés à croiser une multitude de gens. Nos rencontres et nos interactions, fortuites ou pas, nous permettent de tisser un maillage de relations sociales qui contribue à enrichir notre quotidien. Dans les années 70, le sociologue américain Mark Granovetter a mis en évidence la différence entre les liens dits forts et les liens faibles. Si les “liens forts” sont ceux qui nous relient aux personnes de notre sphère familiale, amicale ou professionnelle, les “liens faibles" sont ceux qui nous relient à des inconnus ou à des personnes que l’on connait à peine. Les individus qui gravitent à la marge ont, selon lui, autant d’importance pour notre équilibre et notre bien-être que les personnes de notre cercle rapproché. Des liens ténus, ponctuels, des liens à priori anodins mais qui nous rattachent au monde qui nous est commun. Les deux femmes dépeintes par Margaret Kilgallen se font face et semblent échanger quelques paroles. Elles nous rappellent, de façon subliminale, que sourire à son voisin, ça ne mange pas de pain, mais cela peut rapporter gros.

Pendant la crise sanitaire du Covid-19, d’aucuns d’entre nous ont adopté un animal de compagnie. Avec un fidèle compagnon à leurs côtés, adieu stress, isolement et solitude. Mais tout cela c’était hier et, aujourd’hui, la crise énergétique et la baisse du pouvoir d’achat étranglent le budget des ménages et rendent le coût d’entretien d’un animal prohibitif. Certains n’ont plus les moyens de le nourrir ni de le soigner et sont, à leur grand dam, contraints et forcés, de s’en séparer… La silhouette canine esquissée par Ed Ruscha semble sur le point de disparaître et fait écho au chagrin causé par la perte de l’ami d’une vie.

Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2022, ZOÉ SCHREIBER

NEWSLETTER • 9 AVRIL 2022

ÉDITORIAL • 9 AVRIL 2022

45 jours que la guerre fait rage aux portes de l’Europe, 45 jours que la guerre s’est immiscée dans notre quotidien, 45 jours que nous assistons, impuissants, par écrans interposés, au spectacle de la violence, de la destruction et de la mort. À force de regarder passivement les atrocités commises, on finit par se résigner à accepter l’inacceptable. En nous confrontant au tabou de la mort, les visages délavés en gros plan de Marlène Dumas nous invitent à nous demander si la profusion d’images n’entraîne pas la banalisation de l’horreur.

En début de semaine, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié le troisième et dernier volet de son rapport sur le changement climatique. Les conclusions sont sans appel: si on ne prend pas les mesures qui s’imposent, “nous marchons les yeux fermés vers la catastrophe…” À ce stade, bien qu’irréversible, le rythme du réchauffement climatique peut encore être freiné. Le défi est de taille et, pour le relever, il est non seulement primordial de trouver des solutions pour réduire les émissions mondiales des gaz à effet de serre mais aussi de revoir nos modes de vie et nos habitudes de consommation et de production. Certes, l’envie de faire comme si de rien n’était, l’envie, à l’instar de l’homme dépeint par Ed Ruscha, de tourner le dos et de faire fi des injonctions des scientifiques est bel et bien là. Pourtant, qu’on le veuille ou non, on doit s’efforcer collectivement de ne pas remettre à demain ce que l’on peut faire aujourd’hui. “Limiter le changement climatique à 1,5°C d’ici la fin du siècle, c’est maintenant ou jamais…”

La nomination de la première femme noire à la plus haute instance judiciaire du pays était l’une des promesses de campagne du président américain. La confirmation de cette nomination par le Sénat le 7 avril est historique. C’est en effet un plafond de verre de plus qui se brise et elle sera la 6ème femme à siéger à la Cour suprême en 232 ans d’histoire. Certes, il aura fallu attendre la 116ème nomination pour que soit enfin nommée une magistrate afro-américaine mais, comme le laisse entendre l’œuvre de Cornelia Parker, il ne faut jamais perdre espoir. Tôt ou tard, tout vient à point à qui sait attendre!

Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2022, ZOÉ SCHREIBER

NEWSLETTER • 23 OCTOBRE 2021

EDITORIAL • 23 OCTOBRE 2021

Il y a 27 ans, inspiré par le jeu de stratégie "Go", un ingénieur japonais inventait des petits pictogrammes noirs sur fond blanc pour mieux suivre le trajet des pièces détachées dans l’industrie automobile. L’utilisation de ces codes QR (Quick Response), plus performants que les codes-barres traditionnels, s’est rapidement généralisée en Asie. En Europe, ce n’est que depuis la pandémie et les mesures de distanciation sociale, qu’ils font partie intégrante de notre quotidien. L’oeuvre de François Morellet évoque le brouillage de pixels sur un écran et semble préfigurer, avant l’heure, la structure binaire de cet outil numérique aujourd’hui omniprésent.

Bien que le concours Miss France ait fêté son centenaire l’année dernière et qu’il soit retransmis sur nos antennes depuis 1986, cela fait des années qu’il est controversé et la cible de critiques. Nombreux sont celles et ceux qui lui reprochent de réduire les femmes au statut d’objet et de véhiculer des valeurs sexistes. En annonçant, à moins de deux mois de l’élection annuelle de la "plus belle femme de France", saisir la justice afin de contraindre les organisateurs à corriger le règlement et à respecter le droit du travail (qui interdit la discrimination à l’embauche), l’association Osez le féminisme met l’accent sur l’impact négatif et rétrograde dudit concours. La photographie de Laurie Simmons rappelle qu’enfermer les femmes dans des stéréotypes caricaturaux ne devrait plus être d’actualité et que, si les mentalités évoluent lentement, les temps changent.

La baisse du prix de l’essence pendant la période de confinement n’aura pas fait long feu. La reprise de l’activité économique a fait flamber les cours du brut et la hausse du coût des carburants atteint des records historiques. Comme le laisse deviner le tableau d’Ed Ruscha, qui dit augmentation dit envolée des prix à la pompe et, par voie de consequence, grogne croissante des usagers.

Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2021, ZOÉ SCHREIBER

NEWSLETTER • 7 NOVEMBRE 2020

EDITORIAL • 7 NOVEMBRE 2020

Les élections américaines du 3 novembre dernier font les choux gras de la presse écrite, des chaînes de télévision et de radio et des réseaux sociaux... Pour la première fois depuis 2000, les américains ne connaissent toujours pas le nom de leur prochain président. Pandémie de Covid-19 oblige, nombre d’électeurs (en majorité démocrates) ont opté pour le vote par correspondance. La participation enregistrée a été record et le dépouillement des bulletins de vote se poursuit à l’heure actuelle. Si Donald Trump s’est d’ores et déjà proclamé vainqueur de la présidentielle, les jeux sont loin d’être faits: les deux candidats en lice, sont au coude-à-coude dans des Etats-clés et l’issue du scrutin nous tient tous en haleine.

Le climat de polarisation politique est extrême et la tension monte mais, comme nous le rappelle de façon subliminale le panneau d’affichage de Felix Gonzalez-Torres, la patience est la mère de toutes les vertus.

La “vague bleue” démocrate n’a pas eu lieu. Réinterprété par Ed Ruscha, le drapeau américain en lambeaux témoigne, si besoin est, des divisions du pays. Cette élection, aux allures de référendum pour ou contre le président sortant, montre que le mot “Assez!” qui figure sur l’œuvre reste à ce jour un vœu pieux.

Quelle que soit l’issue du scrutin, le vainqueur des uns est et sera, comme l’illustre Barbara Kruger, le perdant des autres.

Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2020, ZOÉ SCHREIBER