ÉDITORIAL • 22 JUIN 2024
Il n’y a pas si longtemps, la presse papier était, avec la radio et la télévision, le vecteur privilégié pour s’informer. Lire le journal au quotidien était le rituel par excellence et le feuilletage des pages permettait de prendre le pouls de l’actualité. Une époque pas si lointaine mais aujourd’hui révolue. Le désintérêt des lecteurs, jeunes et moins jeunes, pour la presse imprimée va croissant. L’essor du numérique, des médias en ligne et des réseaux sociaux a fait perdre au journal de sa superbe. Si l’accès à l’information se fait aujourd’hui en un clic sur les smartphones et les tablettes, l’instantanéité ne se traduit pas forcément en qualité. La surabondance des contenus qui alimentent les plateformes entraîne inéluctablement fatigue informationnelle pour ne pas dire méfiance devant les faits. Quand ils ne se désengagent pas complètement de l’actualité, nombreux sont celles et ceux qui privilégient formats courts, opinions et résumés aux analyses de fond. Dans un contexte où la lisière entre information et désinformation est de plus en plus ténue, le dessin de Karl Haendel rappelle en filigrane que c’est l’accès à une information de qualité qui est le pilier d’une société démocratique.
Afin d’aligner la rotation de la Terre au calendrier grégorien, le solstice d’été a eu lieu, pour la première fois depuis plus de 200 ans, non pas le 21 juin mais le 20. Ce jeudi a en effet marqué le coup d’envoi officiel du retour de l’été dans l’hémisphère nord et la célébration du jour le plus long de l’année. Si le soleil était au zénith, il est demeuré, dans nos contrées, aux abonnés absents et a pris un malin plaisir à jouer à cache-cache avec la pluie et les nuages. On se plait à espérer que ses rayons vont enfin s’enhardir et chasser la grisaille afin de nous permettre de retrouver, à l’instar du couple dépeint par Camilla Perkins, les moments d’oisiveté et de douceur de vivre qui caractérisent la saison estivale.
Restez curieux et bonne lecture!
Zoé Schreiber